expérience d'éveil et réidentification

Commentaires: 8 (Discussion fermée)
  • #1

    yves (dimanche, 26 octobre 2014 10:17)

    Bonjour Dayana
    un soir en me levant de mon divan, la personne a disparu, il ne restait que la conscience qui prenait toute la place, mon corps apparut comme n'ayant jamais été moi, et les pensées arrivaient à l'extérieur de la conscience, je n'étais que regard, cela a duré un moment , puis tout est revenu comme avant, l'identification à la personne, ou a la pensée que je suis une personne est revenu, bien que je ne croie plus être une personne ni que je suis ce corps, l'identification persiste, pourquoi l'éveil ne se produit-il pas, alors que j'ai expérimenté et vu que le corps et la personne n'ont jamais existé, c'était un mirage .

  • #2

    Dayana (lundi, 27 octobre 2014 04:57)

    Bonjour Yves,

    L'éveil est votre nature même. Il n'a pas à se produire il est et ce sans cesse. L'éveil est synonyme de conscience, il est la nature même de la conscience. Vous êtes conscience en toutes circonstances que vous le reconnaissiez (comme lors de ce moment que vous décrivez) ou pas (comme dans le cadre de l'identification). Tout ce que vous vivez se fait grâce à ce regard dont vous parlez. Regard et conscience c’est pareil. Dans le 1er cas, le regard présent se réalise du fait d'une sorte de retournement sur lui-même (facilité par le détachement du corps et des histoires qui se racontent), dans le cas de l'identification, il est toujours là car c'est aussi à partir de lui que se vit l'identification. Sans ce regard d'amont il ne serait pas possible de savoir qu'il y a identification.
    La conscience est toujours là, c’est en son sein que tout se produit.
    Ce qui sous tend votre question est le désir de reconnaître votre vraie nature et ce de façon permanente. Ceci est en amont de toute expérience aussi grandiose soit elle ainsi que je vous l'explique ci-dessus. L'identification n'occulte pas la conscience que vous êtes, c'est juste une expérience qui se produit au sein de la conscience.
    Plutôt que de chercher la désidentification, reconnaître que la conscience-présence est toujours là et que vous êtes cela constitue la véritable libération.
    Une pratique peut se mettre en place. Pour ce faire votre principal "outil" est de voir, d'écouter ce qui se vit et se passe en vous. Il s'agit d'une posture (méditation) qui n’interfère en aucune façon avec ce qui se vit mais qui le contemple sans prendre parti ou rejet pour quoique ce soit. A partir de là, petit à petit les mécanismes et fonctionnements de la personne sont mis à jours et identifiés comme étant du seul registre mental c'est à dire de la pensée. Observant cela encore plus en profondeur il est vu que ces mécanismes ne se retrouvent pas concrètement dans le vivant qui se produit toujours à l'instant. Petit à petit le discernement s'installe ouvrant les yeux sur la réalité de l'instant présent et sur le côté imaginaire de la pensée. C'est cela qui permet de "réaligner" le regard sur la véritable nature de notre être.

    Ainsi en réponse à votre question: tant que des croyances semblent avoir plus d'intérêt pour soi que la simplicité de l'instant, l'expérience de ré-identification se recrée.

  • #3

    yves (lundi, 27 octobre 2014 10:09)

    Bonjour Dayana
    merci de votre réponse, il se trouve que je regarde ou plutôt maintenant que le regard se pose naturellement sur les pensées, un témoin regarde sans jugement, parfois les pensées continuent leur chemin, le plus souvent ils disparaissent, et cela pratiquement en continue toutes les journées, souvent quand je regarde un paysage ou un ensemble d'objets, je prends conscience de cette conscience qui regarde, cela se fait assez souvent aussi, j'ai l'impression d'avoir mis une nouvelle pratique pour obtenir quelque chose, et je sais que je ne pourraient jamais arrêter de le faire. je sais que je suis cette conscience, et que l'identification me dérange, et que la souffrance est toujours là, et que cette vie ne me passionne plus.

  • #4

    Serge (mardi, 04 novembre 2014 21:18)

    Bonjour Dayana,

    J'ai réalisé cette conscience que nous sommes, je la vois toutes les fois où je reviens au présent, je sais qu'elle est toujours là, même quand je ne suis pas là. Je n'ai plus aucun doute sur notre vraie nature. Vous dites à Yves que cela constitue la véritable libération ... mais alors, Dante, pourquoi suis-je encore et toujours identifié à ce corps/mental ?!
    Est-ce vraiment "que" ça notre véritable nature ou aurai-je loupé un épisode ?

  • #5

    Dayana (mardi, 04 novembre 2014 22:32)

    Réponse à Yves:

    Bonsoir Yves,

    désolée de l'attente à la réponse,, je viens de le découvrir votre post du 27 oct juste à l'instant.

    L'identification qui dérange est le fait d'une idée qui présuppose la présence de quelqu'un qui est dérangé par l'identification d'être quelqu'un. C'est absurde.
    Référez vous à votre expérience vivante directe, à l'instant et constatez qu'il n'y a que conscience de perceptions sans interposition d'une personne qui en aurait conscience. L'identification est juste un mouvement au sein du mental. Elle apparaît avec la pensée, langage ou l'impression des images mentales, souvenirs, idée de c'est moi, c'est ma vie etc.. A ce moment-là il y a perception de cela et uniquement de cela sans personne qui s'interpose pour le percevoir. Lorsqu'on a l'impression qu'on est une personne qui perçoit c'est que cette personne est aussi perçue. Cette personne perçue est en lien avec le fonctionnement mental.
    Remarquez aussi que tout jugement porté sur la vie vient également de la pensée et qu'en son absence rien de tel ne se produit.
    La pensée arrive toujours dans un second temps par rapport à l'expérience vivante directe.
    Lorsque le regard-conscience est correctement « positionné » un processus de discernement naturel se produit à son rythme élaguant petit à petit toutes les croyances mentales. Au cours de ce processus, il n’est pas rare de constater des relans de réactivité au sein de la pensée qui continue à tout interpréter ce qui se vit jugeant ainsi, par exemple, la vie comme non intéressante. Ceci, d’ailleurs n’est pas faux en soi car le jugement porte en fait sur la vie telle que le mental la conçoit et non sur la réalité de la vie
    Constatez encore et encore ce que vous vivez quand vous écoutez le mental et ce que vous vivez quand vous ne vous y référez pas.

    Je me suis rendue compte aussi que parfois l'identification perdure pour la seule raison que la volonté de s'en débarrasser fait s'intéresser à la personne et donc la fait apparaître( via le mental et la répercussion sensorielle de la croyance)...Le simple fait de vouloir la voir disparaître la fait surgir afin de la repérer pour l'éliminer alors que sans ce désir il n'y a en fait personne.....

  • #6

    Dayana (mardi, 04 novembre 2014 23:08)

    Réponse à Serge:

    Bonsoir Serge

    Je pourrais en partie vous faire la même réponse qu'à Yves ci-dessus, en lien avec l'identification.

    Il est important de noter que la libération dont je parle se produit à l'instant même que vous vous savez être conscience (en direct et non par le biais d'une pensée souvenir) et semble disparaître dès lors que vous vous référez au mental et non plus à ce vécu direct. Tout se joue à l'instant.

    De ce fait, se savoir être conscience et le reconnaître occasionnellement ne suffit pas. Cela demande à s'intégrer à chaque instant de la vie quotidienne. Ainsi chaque instant est le nouveau terrain de jeu. Chaque fois que vous constatez que les anciennes habitudes sont là, cela demande de contempler ce qui se vit sans n’en réfuter aucune partie, avec la totale authenticité de ce qui se vit. Observant cela, le discernement prend place et la clarté se réactualise. C'est une pratique naturelle qui se met en place dès lors qu'il est constaté ce que vous écrivez dans votre post.
    Petit à petit il est ainsi remarqué que l'identification comme l'apparition de la personne ne se vivent que par l'intermédiaire de la pensée qui les fait apparaître et qui est crue. Sans la croyance, ce genre de pensée peut encore apparaître de temps à autres mais laisse une totale indifférence en lieu et place de la souffrance qui en était issue.

  • #7

    Serge (mercredi, 05 novembre 2014 16:05)

    Bonjour Dayana,

    Après une nuit noire et presque blanche passée à lire et à relire votre réponse, ouiii enfin oui, je vois où est l’erreur maintenant (et elle est de taille !) C’est effectivement le mental qui rêve encore et toujours de ne plus être identifié … à lui-même :-|
    Le ’’OUI à ce qui est’’ m'apparaît facile à pratiquer à présent en ce sens qu’il n’est plus exercice mais jeu et amusement.

    Merci d'être là ...

  • #8

    Dayana (mercredi, 05 novembre 2014 17:38)

    Bonjour Serge,

    Oui, c'est tout à fait cela, le jeu de la vie....
    La prochaine nuit sera sans doute parfaite quiétude.

    Avec joie